Catégorie

Spectacles

Date

Le jeudi 21 décembre 2023

Début

20h00

Durée

01:30

A partir de

15 ans


ANNULATION

Pour plus de renseignements merci de nous contacter au 03 80 30 98 99 ou par mail.


Entre Blanche-neige et Simenon

Une chaussure, un gigot, une bassine en zinc, une paire de jumelles, un couteau… Agnès Limbos se passionne depuis toujours pour la puissance de l’objet, son pouvoir d’évocation, de suggestion, sa valeur brute et poétique ainsi que pour toutes les possibilités qu’il offre au comédien de le manipuler.
Objets pour raconter des histoires, évoquer des souvenirs, raviver la mémoire, objets utilisés pour ce qu’ils sont, sur une table de cuisine qui devient plateau de théâtre…
Sur scène aussi, une femme (ou est-ce plusieurs ?), qui reconstitue le puzzle de sa vie,
Sept petites filles qui observent, soulignent ou amènent des situations…
Et un homme, qui traverse, assiste, rôde peut-être…
à la fois drôle et dramatique, ce spectacle mi-polar mi-conte de fée, remonte la piste de la femme en manteau de fourrure qui est allongée par terre. Qui est-elle ? Que lui est-il arrivé ?

« Le spectacle d’Agnès Limbos a le mérite d’aborder (de front) un sujet délicat et de faire rire (souvent jaune) de situations tragiques. La comédienne y déploie avec brio son humour grinçant et sa virtuosité à manipuler les objets du quotidien pour évoquer, avec ces quelques accessoires tout simples, une réalité plus complexe qu’il n’y paraît. » Cristina Marino, Le Monde, 14 janvier 2023

Distribution

Conception : Agnès Limbos | Collaboration à l’écriture : Pierre Sartenaer | Avec : Agnès Limbos et Pierre Sartenaer | Regard et collaboration artistique : Simon Thomas | Création lumière et régie : Nicolas Thill | Création son : Guillaume Istace | Coaching figurantes : Anastasia Guevel

Portrait

Agnès LIMBOS – Compagnie Gare Centrale

Il n’y a rien dans ma vie qui montre que je suis moche intérieurement – Mardi 22 novembre à 20h au Théâtre des Feuillants

* Agnès, do you speak french ?

Bien sûr, c’est ma langue maternelle.

* Votre compagnie s’appelle Gare centrale : est-ce parce que vous aimez les trains ?

Oui, les voyages, les gares, les départs, les valises, les buffets de gare au petit matin, les adieux et les retrouvailles et puis les paysages qu’on traverse.

* Pourquoi avoir choisi un titre aussi long ? Qui est le « je » du titre ?

Le titre vient d’une phrase prononcée par Simone Weber, la diabolique de Nancy, lu dans un article de journal (le point.fr). Elle était soupçonnée d’avoir tué son mari ; un crime sans aveu. A sa sortie de prison, elle veut prouver qu’elle est une femme respectable et dit au journaliste : « il n’y a rien dans ma vie qui montre que je suis moche intérieurement ». J’ai repris cette phrase que je trouve très ambiguë, riche de sens. Elle cache son jeu ou elle est innocente. Le « je » est la femme.

* Le féminicide est-il un fait divers comme les autres ?

Non, plus que ça. Il est le reflet d’une société malade. Le reflet de la domination de l’homme sur la femme. Pas que dans les classes sociales défavorisées d’ailleurs … et depuis la nuit des temps. Société machiste et femme objet. Rien que se faire siffler dans la rue quand on marche …

* Quelle est pour vous la puissance théâtrale de l’objet ?

L’objet brut, sans manipulation, reconnaissable par tous, doit avoir un impact direct sur le spectateur. C’est un vocabulaire particulier, comme si l’objet remplaçait le mot. La personne qui le regarde donne son point de vue, renvoie le sens.

* Pourquoi avez-vous choisi de travailler avec des petites filles et qu’apportent-elles au spectacle ?

Cette envie était là depuis longtemps, déjà au début des improvisations et cogitations. Nous ne voulions pas faire un spectacle sur les féminicides (ce sont les critiques qui ont nommé comme ça ce qu’ils ont décodé du spectacle) mais une femme égarée avec une seule chaussure et qui imagine ce qui aurait pu lui arriver. Les petites filles sont des femmes en devenir et confondre leur présence avec cette femme donne une émotion, voire un malaise.

* Avez-vous trouvé chaussure à votre pied ?

Pas vraiment, je cherche encore et encore.